Poétique narrative et intergénéricité dans Le Ventre de l’Atlantique de Fatou Diome, Le Petit prince de Belleville de Calixthe Beyala, Place des fêtes de Sami Tchak et Aux ÉtatsUnis d’Afrique d’Abdourahman Waberi
Résumé
L’écriture romanesque africaine a aujourd’hui conquis ses lettres de noblesse comme genre apte
à exprimer des situations concrètes en relation avec le bouleversement que connaît le continent
noir. Si elle a été, par le passé, très proche des modèles français, elle s’est aussi dans certains cas
ouverte à l’apport fécond des genres oraux en incorporant des éléments historiques ainsi qu’une
certaine forme d’imaginaire. La lecture de ces différents romans offre à voir une incorporation
parfaite et totale des spécificités d’autres genres Le Ventre de l’Atlantique de Fatou Diome, Le
Petit prince de Belleville de Calixthe Beyala, Place des fêtes de Sami Tchak et Aux États-Unis
d’Afrique d’Abdourahman Waberi à l’image du théâtre et des formes non narratives telles les
chants et les proverbes. Il faut simplement préciser que cette tendance nouvelle à l’innovation du
roman négro-africain sur l’immigration n’est pas hasardeuse. Elle répond sûrement à un désir de
cosmopolitisme chez les écrivains dans leur situation d’entre-les-mondes. En effet, ceux-ci, étant
souvent caractérisés, au même titre que les personnages immigrés, par une identité au confluent
de plusieurs cultures, inscrivent leurs textes dans un procédé qu’on pourrait appeler
intergénéricité.