D’une écriture diasporique : Formes et pratiques dans trois romans d’Afrique noire francophone
Résumé
Depuis la fin de la colonisation, la littérature africaine, lorsqu’elle parle de
l'immigration et de la diaspora, révèle ce qu'il faut appeler « la topique de la migration »
construite sur le prisme des questions de l'ici et de l'ailleurs. En toile de fond, on note un
procès dirigé contre le Blanc, lequel aboutit à une anthropologie de la mobilité au centre de
laquelle se trouve l'homme africain dans son rapport avec le monde occidental. Cette
réflexion, dans une perspective anthropologique, montre, en effet, comment l’écriture
diasporique retravaille le paradigme de la mobilité, dans un univers d'hostilité permanente
marquée par des algorithmes de la fracture Nord-Sud, afin de dégager les significations sur le
plan littéraire. Dans tous ses états, cette écriture, construite avec des formes instables et
décalées, fait écho à l'ambiguïté de l'environnement migratoire hostile et déshumanisant pour
une grande majorité des Africains migrants.